La première sortie de nos géants restaurés s'est faite ce lundi de Pentecôte 2022, dans le cadre du Centième Corso de Jambes. Un album reprend les photos principales de cette sortie. Il est accessible sur ce site sous la dénomination "Corso 2022"

Cette année (2021), les Nocturnales de Luc Petit proposaient, en soutien avec la Ville de Namur, un spectacle Son et Lumières dans le cadre verdoyant du parc Louise Marie. Des groupes de folklore namurois, étaient invités à apporter leur concours : les Echasseurs, les Molons, les Masuis et Cotelis, les Alfers et les Géants namurois.

Pour la circonstance, ces derniers ont présenté au public namurois, leur nouvelle géante restaurée. Goliath et sa dame retrouvaient donc ainsi la compagnie de deux de leur trois enfants.

L'équipe des porteurs namurois (Lucas, Even, Danny, Mathis, Michael, Guy, Franz, Michel accompagnés de Valérie et Fabienne) avait sollicité le soutien d'amis rompus à la tâche : Tristan (Ath), Louis et Antoine (Tournai), Christophe et Thibault (Bruxelles),

Les 14 et 15 juillet étaient dévolus aux répétitions des groupes et à la tenue des "Générales" sans public. La pluie s'est plusieurs fois invitée faisant craindre pour la faisabilité du spectacle étalé sur un calendrier de 10 jours, à raison de deux représentations par jour (21h45 et 22h45).

Le récit imaginé par Luc Petit est centré autour de la personnalité d'Antoine Thomas, astronome namurois qui s'illustra en Asie jusqu'à devenir le conseiller privé de l'empereur de Chine. Les tableaux alternent donc des scènes de création en rapport avec ce fil rouge et des séquences évoquant le pays d'origine du grand voyageur tout empreint de nostalgie pour la région qui l'a vu naître : les jeux folkloriques (échasses, danses, drapeaux) ou les scènes plus mémoriales : les chants wallons des Molons (notamment Li Bia Bouquet de Nicolas Bosret) et le défilé emblématique des Géants namurois.

Un passionné de photo, Bertrand Vercauteren, a immortalisé cela avec grande qualité. Ses photos sont accessibles en ligne et Radio Hit propose une belle vidéo (si vous êtes sur Facebook).

Pour notre part, nous avons constitué un album (voir dans la rubrique, en colonne de ce site).

Pour le reste, on s'en souviendra, la météo chahutée aura imposé deux vagues d'inondations catastrophiques : sur la province de Liège et celle de Namur ensuite. Des victimes ont été à déplorer, lors de la première, justifiant une journée de deuil national le 20 juillet. Cette marque d'attention a été exprimée dans toute la Belgique et la programmation, par solidarité et respect a suspendu ses deux séances. Deux jours plus tard, ce sont les pluies qui imposaient de renoncer une fois de plus... (nos géants à l'abri ayant malgré tout les pieds dans l'eau). Terrain impraticable, comme aurait dit Flupke !

Mais la ténacité de tous, acteurs et techniciens, permettra d'achever la semaine de façon brillante. Voir dès lors les photos du final lors duquel même la Dame de Goliath s'est mise à l'honneur d'un petit pas de danse en compagnie de ses enfants.

Merci à tous ceux qui ont participé à cette belle aventure et particulièrement à Lucas qui en a assuré la coordination pour les Géants Namurois.

La vidéo souvenir réalisée par Luc Petit et son équipe est accessible ici

La situation sanitaire que l'on a connue cette année a forcé au confinement. Pas de journée du folklore et des traditions...

La déclinaison de beaucoup de choses s'est faite en ligne ! Aussi pour Folknam et les Géants namurois.

si la vidéo ne se charge pas, cliquer ici

© Création et production : Alexandre Bister

La sortie carnavalesque d'Emines, c'est la première occasion de l'année pour se retrouver entre confréries et groupes namurois, à l'invitation des chevaliers d'Emines et du dragon Fishoom.

Comme les années précédentes, les Géants  de Namur ont participé au cortège à travers les rues de la localité. Cette année, l'épouse de Goliath défilait avec son fils, escortée par trois chevaux Godins. Météo favorable pour une sortie bien sympathique !

Un album intitulé Emines 2019 reprend les clichés de cette édition 2019

C'est une sortie de tradition que celle organisée annuellement par la Fédération des Groupes de Folklore Wallon (FGFW). Comme les Géants namurois sont actuellement membres stagiaires de cette noble assemblée, ils sont invités à participer à cette festivité.

Cette année, c'est à Walcourt que le cortège a rassemblé ses nombreux groupes. Plaisir renouvelé de retrouver tellkeet telle confrérie, aux côtés des namurois que sont les Molons, les Masuis et cotelis jambois et les danseurs de la Caracole, les deux derniers mentionnés étant nos parrains de stage au sein de la Fédération.

A cette occasion, le groupe a sorti Goliath et son fils... les faisant accompagner de Chevaux Godin. Le nombre des porteurs initalement prévu était bien supérieur, mais de nombreux désistements de dernière minute ont sérieusement réduit les effectifs d'une sortie qui s'annonçait massive en fait de porteurs... la promesse possible d'un renfort qui se dessinerait ? On peut l'espérer.

Cortège constitué sur la grand place de l'hôtel de ville pour un défilé dans les artères de la Ville et un rondeau final sur la même place. Journée sous un soleil walcotis des plus agréables. Et ce ne sont pas les Rodges macrales de Vielsalm qui nous dissuadront de revenir ! ;-)

En complément de cette évocation, dans la colonne de droite, un album intitulé Walcourt 2018

C’est le folkloriste namurois Félix Rousseau qui, dans son « Légendes et coutumes du pays de Namur » paru en 1971, relevait la présence d’un groupe particulier au sein du cortège de 1518 : une reconstitution de cette légende des Quatre fils Aymon poursuivis par Charlemagne, et qui se sauvent de leur mauvais pas avec le concours de Bayard, le cheval-fée et la complicité de leur cousin, l’enchanteur Maugis.

Le cheval Bayard est bien connu en pays mosan. Les namurois l’associent inévitablement au rocher dinantais (appelé « Rocher Bayard » dès 1355) qui se serait détaché du coteau quand l’équidé fit traverser la Meuse à ses cavaliers, les emmenant d’un seul bond sur l’autre rive.

C’est un passage de la très célèbre « Légende des Quatre fils Aymon » qui avaient osé enflammer la colère de Charlemagne. Mais point n’est nécessaire de descendre jusque Dinant. A Namur, les quatre fils Aymon sont également représentés par la statue de Strebelle, à hauteur du pont des Ardennes.

Charlemagne à Namur, entre histoire et folklore 

Si Charlemagne a bien existé –les étudiants le situeront classiquement en l’an 800 quand le roi des Francs et des Lombards fut couronné Empereur d’Occident- il n’en est pas de même des Fils Aymon et de leur cousin, l’enchanteur Maugis. Avec cette reconstitution d’une scène de 1518 qui célèbre aujourd’hui ses 500 ans, on est donc bien dans l’historico-folklorique. Ce tableau est donc quelque peu différent de ceux qui évoquent au sein du même cortège, l’enracinement local de Blanche de Namur, du Comte Jean, de la Reine Margot, de Marie Spilar ou le passage en notre ville de Don Juan d’Autriche ou de Charlequint… des faits historiques avérés, ceux-là. Mais c’est aussi cela, le folklore : revisiter son passé, ses traditions, ses mythes et légendes ancestrales.

Les Géants, ces grandes bêtes étonnantes

Qu’ils soient portés ou à roulettes, qu’ils perdurent au fil des ans ou soient brûlés à la fin de leur prestation, les Géants sont un élément emblématique du folklore local et du patrimoine culturel populaire de nos régions. Plus de 1500 en Belgique ! A côté de la représentation de hautes personnalités (personnages bibliques mais aussi célébrités profanes plus récentes) on compte la figuration d’animaux, souvent hostiles (les dragons notamment) qu’il faut terrasser ensemble et avec le concours de héros protecteurs (Saint Georges, par exemple). Cette scénographie a pour but de rassembler les forces vives locales en un vaste scénario sans cesse répété (pensons à notre tradition des Grands feux où l’on brûle ensemble le Bonhomme Hiver –un Géant à sa façon- pour s’assurer protection et santé pendant un an), occasion de liesse et d’identification à une histoire commune traversant les générations. A Namur, aux côtés de Goliath et des chevaux Godins, il y a Bayard. Cet animal légendaire, on le retrouve aussi à Dinant, Ath, Nivelles, Audenarde, Termonde et le plus ancien sans doute, dès 1428, à Leuven. Le nôtre (première évocation en 1518, puis reconstruction en 1951) dans sa forme actuelle (1997) est une reconstitution récente comme en atteste la matière qui le compose : du polyester. On le comprend aisément, le caractère fragile des géants d’osier trouve dans les nouveaux matériaux le moyen de résister mieux à l’assaut des ans. Reste que l’osier a un poids et assure une souplesse dans la structure qui le fait être encore préféré aujourd’hui pour la fabrication des Géants portés.

Un album est consacré à cette sortie, sous l'intitulé "Charlemagne" (colonne de droite)

Les Alfiers d'honneur du folklore ont été remis pour la première fois en 2011. Ils mettent en valeur les personnes qui oeuvrent de façon désintéressée pour le maintien du folklore namurois et ce, sans parti pris pour l'un ou l'autre groupe.

L’ "Alfier" en ancien français désigne l’Alfer. C’était le nom donné jadis aux porte-drapeaux. Quoi de plus juste, que de réserver aujourd’hui ce titre aux promoteurs de notre identité namuroise. Les secteurs économique et cinématographique ont à Namur leurs Alfers. Nous parlons ici d’Alfier.

L’Alfier d’honneur a été remis par les Alfers namurois en 2011 à Ann Léon et Yves Devos, par le bataillon des Canaris Dumonceau en 2012 à Marie-Josée Bragard et, en 2013, par la Société Royale Moncrabeau à François Vanheule.

Aujourd’hui, ce sont les Géants namurois, Goliath, sa dame et son fils seul rescapé de la fratrie, mais aussi Bayard et les chevaux Godins qui sont à la manœuvre. C’est à leur tour d’exprimer la gratitude du folklore local à une personnalité qui l’assure de sa sympathie mais aussi de son soutien. Et quand je dis folklore local, c’est parce qu’il ne s’agit pas seulement du folklore namurois mais bien de celui de toute notre province… raison pour laquelle nos géants sont rejoints par ceux de Dinant (évoquons donc Sax, Guinguet, Cafonette, leur Cheval Bayard et les Mougneux d'Coûtches), les géants de Profondeville et de Rivière, porteurs de Guillaume Lauthin et Tétêche Pauquin, le dragon Fashoom d’Emines et le rougeoyant Don Juan de la confrérie du Grand feu de Bouge, Les Géants de Gembloux et une représentante des Macrales d'Ermeton sur Biert, dizsciples de Marie des Agrappes. Venus en délégation, tous sont là aujourd’hui pour plébiciter une personnalité attachante de notre province, j’ai nommé Monsieur Denis Mathen, notre gouverneur.

Si l’on se remémore qui furent les derniers gouverneurs de la Province de Namur, on relèvera qu’ils furent tous, des personnalités appréciant à sa juste mesure le folklore de notre région. Chacun à leur façon, ils lui donnèrent une place de choix. Par exemple, quand des festivités se tiennent en notre ville, à l’occasion de visites importantes en terre mosane, les représentants des confréries et groupements sont devenus au fil des ans, des habitués de la cour d’honneur du Palais provincial. Et lorsqu’il s’agit plutôt d’aller en visite à l’étranger, ces gouverneurs évoqués il y a un instant n’hésitent pas non plus à se faire accompagner d’une délégation encostumée, une manière sympathique et tonitruante parfois, de porter à l’étranger les couleurs de notre patrimoine culturel populaire.

Mais, la touche Denis Mathen, c’est encore autre chose. Outre ce qui vient d’être rappelé, lui, il n’hésite pas à endosser costume ou à chevaucher monture. C’est ainsi que si vous faites une recherche sur le net, vous le découvrirez par exemple coiffé du bicorne et arborant les ors d’un major de la garde lors de la dernière Saint Feuillen de Fosses. Photo plus difficile à trouver : il n’est pas non plus de ceux qui hésitent quand les Molons lui proposent de secouer la tchirlike à la sortie de la messe du dimanche des wallos. Etonnant, n’est-il pas ce gouverneur qui, rompant un moment avec le protocole,  collecte ainsi pour les « pôvres de nostre ville », coiffé du chapeau des Menteurs de la Royale Moncrabeau. Il y a une explication à cette propension :  quand on lui demande à quand remonteraient ses attaches avec les traditions folkloriques, il vous parle de sa prime enfance, d’une envie non concrétisée d’appartenir aux Canuts d’Andenne, puis de son attirance pour le jeu d’échasses (sans nous dire toutefois s’il eut été Mélan ou Avresse), de ce costume de Chouan qu’il porta, adolescent, dans un défilé de fin d’année présentant les réalisations d’une section coupe-couture dans l’école que dirigeait sa maman. Sans doute n’en faudrait-il pas beaucoup, nous confie-t-il enfin, pour que renouant avec un protocole désormais passé de mode, il n’enfile le bicorne et ne ceigne l’épée qui caractérisaient la tenue du gouverneur des temps jadis.

Mais il faut encore présenter ce que notre honoré du jour a choisi de faire figurer sur l’iconographie qui va lui être remise. Comme pour ses prédécesseurs, l’exercice consistait à se choisir un blason et d’y adjoindre éventuellement une devise.

La jolie chose mise en forme se blasonne comme suit:

"Targe partie de sable et gueules au pal alésé d’or. A la balance d’argent soutenue d’un stylo d’argent à la plume d’or posés en pal, le tout brochants sur le tout. Bicorne de gouverneur placé de front ».

La symbolique en est simple:

La targe est le bouclier des cavaliers (puisque le Gouverneur est cavalier). Le chant : "un parti de sable et de gueules" est le drapeau de la province de Namur. Comprenez : du rouge et du noir. Le pal alésé d'or permet de se lier aux autres couleurs pour former tantôt les anciennes couleurs (sable et or) de la commune de Namur puisqu'il y fut échevin, tantôt les couleurs (or et gueules) de la région puisqu'il y fut député, tantôt les couleurs (sable, or et gueules) du pays puisqu'il y représente le Roi. La balance est symbole de l’impartialité (il est juriste de formation). Le stylo (moderne) signe l’ensemble puisqu'il est poète. Quant à la devise, il vous l’expliquera si vous lui en demandez la signification. Le texte dit « Qui j’ose aimer ». Une jolie déclaration s’il en fallait une pour clôturer cette mise en mots et en images.

C'est dans le cadre prestigieux de la soirée d'accueil de cet événement international que les Géants de Namur ont défilé parmi les 350 figurants du folklore namurois. Le scénario ressemblait à celui qui fut offert à Charles V en 1515... à la différence près que les figurants assumaient 4 tableaux :

- l'arrivée des personnalités emblématiques du passé de Namur : Le comte Jean de Namur et Marie d'Artois, Blanche de Namur et Magnus Eriksson, Charles V et Don Juan d'Autriche. Pour les escorter comme il se doit : la Compagnie franche et les Arquebusiers de Fosses

- le défilé des traditions locales : les Géants Namurois, Bayard, les quatre fils Aymon et les chevaux Godins, les Echasseurs et les Alfers. Un accompagnement musical était assuré par des musiciens de Folknam Musique Trad : Corne-vielle, A Consommer Avec Modération et Accordance.

- le tableau militaire avec la Malemort, la Compagnie aux Tricornes, le Bataillon des Canaris et le 1er Régiment des Etats belgique Unis

- le final, de tournure carnavalesque avec : le Grand feu de Bouge, les Tautis de Belgrade, les Chinels de Fosses, les Gilles de Namur, les Bragards et les Molons de la Société Royale Moncrabeau.

Ce spectacle offerts aux personnalités historiques mais aussi aux nombreux invités venus de plusieurs pays européens pour participer à l'Européade a proposé 2h30 d'animation avant de laisser chacun choisir son emplacement pour apprécier le feu d'artifice tiré du pont des Ardennes à l'occaion du 21 juillet.

Une de ces soirées dont on se souvient longtemps... petits et grands ayant remplis leurs yeux et leurs oreilles tant qu'ils le pouvaient.

Un album intitulé "Europeade" reprend les clichés de cette soirée mémorable